Développement comportemental du chiot: la période néonatale

Publié le : 27/03/2021 - Catégories : Chien et Chiot , Comportement

PERIODE NEONATALE du chiot

La période néonatale commence à la naissance pour se terminer à l’ouverture des paupières. Le développement nerveux du chiot est inachevé à sa naissance. Il naît en effet sourd, aveugle, sans dents et d’un système nerveux peu myélinisé. Elle a souvent été appelée phase végétative car extérieurement, l’essentiel de la vie semble alors être dominé par le sommeil et quelques activités réflexes. Pendant les deux premières semaines de la vie, les chiots dorment presque 90% du temps, passant leur temps éveillé à téter. Le chiot ne réagit qu’aux stimulations tactiles et s’oriente vers les sources de chaleur en rampant. De plus, si l’on exclut les phénomènes réflexes, la perception douloureuse est la dernière à apparaître dans le développement neurologique, ce qui explique que certaines interventions chirurgicales peuvent être pratiquées sans anesthésie au cours de cette période.

À la naissance, le chiot ne sait pas à quelle espèce il appartient.

C’est aussi la période d’attachement de la mère à ses chiots.

1. Processus de myélinisation chez le chiot

Le développement nerveux du chiot est inachevé à sa naissance.

La maturation du système nerveux n’est pas terminée à la naissance mais se poursuit pendant les quelques semaines qui suivent la mise bas. Les cellules nerveuses augmentent en taille et le nombre de connections entre elles se multiplient considérablement après la naissance. De plus, beaucoup de cellules subissent une maturation particulière appelée la myélinisation. Leurs fibres nerveuses sont nues au départ, l’influx nerveux y passe lentement et difficilement.

Ces fibres vont progressivement s’entourer d’une gaine lipidique : la myéline. Cette gaine favorise le passage de l’influx nerveux dans la fibre.

La myélinisation doit s’effectuer dans les différents centres du cerveau mais également dans toute la moelle épinière. À ce niveau-là, elle progresse depuis la tête vers la queue ce qui explique notamment un développement plus précoce de la motricité des membres antérieurs du chiot par rapport aux membres postérieurs. Elle est complète vers 5 à 6 semaines. Tous les circuits nerveux se modifiant pour arriver à maturité, on verra successivement apparaître ou au contraire disparaître certains comportements au cours des 7 premières semaines de vie. La mise en place de la gaine myéline est donc l’élément qui détermine les progrès de motricité et de la sensibilité

Suivant la race et l’individu, il y a de faibles décalages dans le temps quant à l’apparition de certains phénomènes cependant la séquence est toujours la même.

L’un des éléments majeurs de cette période de maturation du système nerveux, est la croissance du réseau dendritique. En effet, l’idée communément répandue à propos des capacités psychique, associe volume cérébral et forte capacité de traitement des informations. Il n’en est rien, l’élément majeur est la richesse en connexions entre les neurones, ce qui permet l’information de circuler plus efficacement et permet les associations. Or, le développement de ces connexions est dépendant des stimulations reçues. Lorsqu’on examine le cortex cérébral d’animaux que l’on a laissés se développer dans un milieu pauvre en stimulations (situation de privation sensorielle), on constate que celui-ci est peu épais et que le réseau dendritique est très peu dense ; tandis qu’à l’inverse, celui des jeunes qui se sont développés en milieu enrichi possède un réseau dendritique très complexe.

Conseils :

Pour activer le développement et la maturation du cerveau, il est recommandé de :

  • Manipuler les chiots
  • Peser les chiots
  • Les retourner
  • Respecter leur sommeil (c’est pendant le sommeil que l’hormone de croissance est sécretée)

2. Le répertoire comportemental du chiot nouveau né

Les périodes d’activités sont courtes, elles occupent de 2 à 15 % du temps total. Ce sont essentiellement les périodes de tétées et le reste du temps, le chiot dort.

Le comportement alimentaire

Au début la tété s’effectue 7 à 8 fois par jour, environ toutes les 3 à 4 heures. Les chiots rampent en balançant la tête jusqu’à la mamelle. Toute la portée tète en même temps.

Pour favoriser l’éjection du lait, le chiot pousse sur la mamelle avec le museau et les membres antérieurs. Les mouvements de succion d’un chiot réveillent les autres et les entraînent à boire tous ensembles. Le contact avec la mamelle provoque la succion : c’est le réflexe labial. L’allaitement qui est déclenché par la mère dans les premiers instants, est ensuite géré par les chiots.

Pour trouver la mamelle le chiot avance en fouillant du museau : C’est ce qu’on appelle le réflexe de fouillement.

On peut déclencher ce réflexe en plaçant la tête du chiot dans la main. Il répond à ce stimulus en avançant comme pour rechercher la mamelle. Il peut ainsi parcourir plusieurs mètres sans fatigue. De plus lorsqu’on présente le doigt, le chiot le lèche et le tète.

Rythme des repas du chiot en fonction de l’âge et de la taille

Quantités par repas (ml de lait reconstitué /chiot /repas)

Nombre de repas /jourPetite races inf à 10 kgRaces moyennes entre 11 et 25 kgGrandes races et races géantes poids sup à 26 kg
1ère semaine 8 10-20 ml
20-30 ml 25-40 ml
2ème semaine 7 30 ml 50 ml 70 ml

Le comportement éliminatoire :

La miction et la défécation se font de manière purement réflexe.Après la tétée, la mère retourne les chiots, les lèche au niveau du ventre et du périnée ce qui a pour effet de stimuler la miction et la défécation de ses chiots.. Elle absorbe ainsi toutes les éliminations et le nid reste propre.Si le jeune chiot est élevé sans sa mère, il faut déclencher ses réflexes plusieurs fois par jour en caressant délicatement avec la main le ventre et le périnée jusqu’à ce qu’il y ait miction et défécation.

Le comportement locomoteur :

Le chiot se déplace peu lorsqu’il est au nid avec ses congénères.

S’il est isolé, on peut mieux observer les aptitudes motrices du nouveau-né : il rampe lentement, tourne en rond balançant la tête avec des mouvements pendulaires. Le soutient du corps est faible au niveau des membres antérieurs et nul au niveau des postérieurs.

Si on soulève délicatement le chiot par le cou entre le pouce et l’index, il reste tout recroquevillé, les muscles fléchisseurs sont dominants. Ce réflexe va disparaître au environ du 5ème jour avec le progrès de la myélinisation.

Le comportement veille-sommeil :

Les périodes d’activités sont courtes elles occupent de 2 à15 % du temps total. Ce sont essentiellement les périodes de tétés le reste du temps le chiot dort.

On distingue deux sortes de sommeil :

  • Le sommeil calme de courte durée. le chiot est couché sur le côté ou sur le ventre Il ne bouge pas et ne crie pas parfois il s’étire et baille. Il se caractérise par un ralentissement du métabolisme (cœur, poumon, musculature …) mais aussi la reconstitution des réserves énergétiques de l'organisme, c'est la période de récupération.
  • Le sommeil actif occupe 99 % du sommeil, on observe des vocalisations, des mouvements divers des pattes et du corps. On observe des petites contractions rapides du muscle de la face et des oreilles et des mouvements des paupières. Ce sommeil est très important pour le développement de la motricité et du système nerveux.

La période de sommeil actif est toujours suivie par le réveil.

Les capacités sensorielles :

A la naissance l’odorat n’est pas développé, le chiot ne peut pas localiser sa mère par l’odorat.

Jusqu’au 21ème jour, le chiot est sourd. Le conduit auditif externe est fermé par un bourrelet cutané. Par ailleurs, la chienne n’émet pas de son pour communiquer avec ses jeunes. Par contre le répertoire vocal du chiot s’étend rapidement cri aigu de détresse.

Pendant toute cette période le chiot est aveugle. En effet les paupières sont encore soudées.

Les sensibilités tactiles et thermiques sont très développées. Le chiot recherche constamment le contact et la chaleur auprès de sa mère et au sein de la nichée. Les chiots dépendent de leur mère et de leur fraterie pour la chaleur, se blottissant en tas confortable pour conserver la température du corps. Un chiot séparé de ce nid de fourrure chaud peut rapidement succombé d’hyporthermie. Les chiots ayant froids et solitaires pleurent bruyamment pour alerter leur mère de leur situation difficile.

Beaucoup de réflexes importants ont d’ailleurs pour déclencheur une stimulation cutanée. Par exemple le léchage provoque le réflexe d’élimination et l’arrivée du chiot sur un obstacle active le réflexe de fouillement qui aboutit à la recherche de la mamelle.

Si on pince un membre, le chiot fléchit la patte et pousse un cri de détresse.

En revanche le sens gustatif est assez bien développé dès la naissance.

L’équilibre est acquis dès la naissance car le nerf qui en est responsable est myélinisé.

Si on met le chiot sur une surface antidérapante incliné. Il se réoriente vers le haut : c’est le réflexe qui mesure la réponse à la gravité. Placé sur le dos, il se remet immédiatement sur le ventre.

Le comportement locomoteur :

Les progrès comportementaux s’observent surtout dans la locomotion. L’animal se déplace plus facilement. Les tests de placement mettent en évidence l’avance de la myélinisation. Dès l’instant où l’une des pattes touche une surface, le chiot y dépose sa patte. Vers le 5ème jour ce test est positif pour les membres antérieurs mais reste négatif pour les membres postérieurs. Il ne deviendra positif que vers le 8ème jour. Lorsqu’on prend le chiot par le cou, il n’est plus recroquevillé mais étendu. Ce n’est qu’à partir du 5ème jour, qu’apparaît une phase de dominance des muscles extenseurs.

Le jour de l’ouverture des paupières marque le début de la période de transition qui va de 14 à 21 jours.

Le comportement exploratoire :

Il est le tout premier comportement mis en évidence dès la naissance. Une fois la première bouffée d’air aspirée, le chiot part à la découverte de son monde extérieur. A cet âge son univers est restreint principalement au ventre de sa mère et sa seule motivation est la recherche des mamelles. On peut facilement comprendre qu’à ce stade, si un chiot présente une inhibition du comportement exploratoire, il est rapidement voué à la mort.



Pendant cette période, la mère s’attache à ses chiots et tout ce qui limitera les contacts entre les chiots sera la cause d’un état de détresse maternelle profonde.
L’attachement est spécifique même si parfois, on peut faire adopter des chiots par une mère allaitante. Seuls ses propres chiots peuvent l’apaiser.

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